Avec l’engouement des français pour la seconde main et la multiplication des plateformes de vente spécialisées sur les objets d’occasion, on entend de plus en plus parler du vilain “effet rebond” dans les médias . On a décidé de le décrypter ici.
[Spoiler alert : cela ne fait pas référence au phénomène physique qui permet à une balle de rebondir 🙃]
L'effet rebond décrit en fait un phénomène économique et environnemental qui se produit lorsque le bénéfice d’une innovation, d'un produit ou d'un service entraîne une augmentation de sa consommation, annulant donc partiellement ou complètement les bénéfices environnementaux initialement attendus. Cet effet, souvent sous-estimé et reproché à la seconde main, questionne la manière dont nous abordons la consommation responsable et nos efforts pour réduire notre empreinte écologique
Origine et définition
L’effet rebond, ça ne date pas d’hier ! Il est décrit pour la première fois en 1865 par l’économiste anglais William Stanley Jevons. Au début de l’ère industrielle, de nouvelles machines à vapeur révolutionnaires, capables de produire plus d’énergie avec beaucoup moins de charbon, remplacent les anciennes. Toute l’Angleterre s’arrache ces nouvelles machines moins énergivores et plus efficaces. Résultat : la consommation globale de charbon explose et est multipliée par dix ! 🤯 C’est devenu le “paradoxe de Jevons” ou quand l’outil / l’objet qui devait nous permettre de réduire notre consommation est si massivement utilisé qu’on finit par consommer encore plus d’énergie qu’avant !
L’effet rebond est partout
D’abord remarqué dans le secteur de l'énergie, ce phénomène est présent désormais dans tous les secteurs : logement, numérique, automobile…
Il en existe deux types : l’effet rebond direct et l’effet rebond indirect.
- L’effet rebond direct, c’est quand on utilise davantage un équipement sous prétexte qu’il consomme moins d’énergie. On peut prendre l’exemple d’une voiture qu’on prendrait plus souvent parce qu’elle consomme moins de carburant ou encore la 5G, deux fois plus efficace énergiquement que la 4G mais qui entraine une consommation de données plus importante, notamment parce que l’on stocke nos vidéos dans la meilleure qualité possible. Au global, la consommation d’énergie est donc plus importante.
- L’effet rebond indirect, c’est lorsqu’on finance une activité plus polluante grâce aux économies réalisées sur un produit ou service moins énergivores ou coûteux, comme acheter une télévision plus grande grâce aux économies réalisées après des travaux d’isolation ou en profiter pour s’offrir des billets d’avion pour partir en week-end.
L’effet rebond dans la seconde main
Pour réduire notre empreinte environnementale, l'achat systématique en seconde main est une bonne solution... à condition de ne pas reproduire les schémas de surconsommation, courants dans l'achat de produits neufs.
L’effet rebond en seconde main peut être lié aux économies réalisées : on est souvent tenté d’acheter plus de produits d’occasion et donc créer un effet rebond en se disant : “C’est moins cher, du coup je vais en prendre deux”.
Un autre comportement a été beaucoup pointé du doigt, notamment celui observé sur les plateformes de vêtements de seconde main : le vendeur sait déjà au moment d’acheter un article neuf qu’il en fera un usage minime et court-termiste mais s'autorise à le prendre car il sait que cette marque tendance se revend bien en seconde main.
L’effet rebond peut être aussi lié à cette perception commune : “achat de seconde main” = “bon pour la planète” 🌿. Il est ainsi assez simple de se dire qu'un produit de seconde main a moins d’impact que le neuf, et que du coup on "peut" en acheter plusieurs.
Ces biais inconscients sont assez confortables puisqu’ils nous permettent de consommer plus tout en ayant bonne conscience. Pourtant, ces raisonnements nous empêchent de consommer de manière vraiment durable et sobre.
Comment limiter l’effet rebond ?
Première étape : en prendre conscience !
C’est le côté sombre de la consommation responsable et pourtant ce concept reste trop peu connu des consommateurs. Pourtant, il est plus facile de modifier son comportement d’acheteur quand on perçoit l’impact de la surconsommation (même d’occasion). La bonne nouvelle : l’effet rebond est directement lié à nos décisions et nous avons donc tous le pouvoir de le réduire.
Comment faire ? Une solution rapide et simple est de repenser nos besoins et de toujours s’interroger avant un achat. “Ai-je vraiment besoin de ce produit ?” Un bon réflexe est aussi d’opter pour le prêt ou la location plutôt que pour l’achat quand notre besoin est temporaire.
Pour nous aider à éviter les achats impulsifs et inutiles, il existe la méthode BISOU, qui consiste à se poser 5 questions avant d’acheter. On vous en dit plus dans un article à venir ! ⏰
L’effet rebond et Combak
En tant que plateforme qui vous permet de trouver tous vos objets de seconde main au même endroit, nous avons le devoir et la responsabilité de limiter l’effet rebond de notre activité.
C’est un enjeu important pour nous d'être là quand vous en avez besoin mais de ne pas pousser à la consommation.
Comment cela se concrétise ?
- Nous n’envoyons pas de mail pour faire la promotion d’un nouveau produit
- Nous réfléchissons toutes nos communications avec attention pour ne pas inciter à la consommation
- Notre communication d'entreprise priorise la sobriété avant la consommation responsable et au don plutôt qu’à la vente.
Conclusion
La sobriété et les logiques de réduction de notre consommation de neuf au profit de la seconde main sont entre nos mains. En ayant conscience des enjeux autour de nos mode de consommation, nous pouvons dès aujourd'hui réduire ses effets négatifs. En résumé, consommons moins 📉 avant de consommer mieux !
Sources :