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Pourquoi Apple est passé à l’USB-C ?

Pourquoi Apple a remplacé le port Lightning par l’USB-C ? Découvrez les raisons techniques, légales et écologiques derrière ce changement.

19 août 2025
lecture 5 min

Depuis ses débuts, Apple s’est distinguée par des choix techniques singuliers, en particulier en matière de connectique. Les utilisateurs d’iPhone se souviennent peut-être du connecteur 30 broches, remplacé en 2012 par le port Lightning, une innovation saluée à l’époque pour sa compacité et sa praticité. Pourtant, alors que la plupart des appareils électroniques ont progressivement adopté l’USB-C, Apple a persisté avec son propre format pendant plus d’une décennie.

Ce changement de cap, opéré en 2023 avec la sortie de l’iPhone 15, a suscité de nombreuses interrogations. Pourquoi maintenant ? Est-ce une décision purement technique, ou Apple a-t-elle été contrainte de s’adapter à une nouvelle réalité réglementaire ?

Cet article propose d’examiner les raisons qui ont conduit Apple à adopter l’USB-C, en analysant les implications techniques, économiques et environnementales de cette transition. Car au-delà des considérations pratiques, ce choix s’inscrit dans une tendance plus large vers une standardisation des équipements numériques et une réduction de leur impact environnemental.

L’USB-C, c’est quoi exactement ?

Un standard universel

L’USB-C, ou USB Type-C, est un connecteur de nouvelle génération apparu au milieu des années 2010. Il se distingue par sa forme réversible, c’est-à-dire qu’il peut être inséré dans un appareil dans n’importe quel sens, contrairement aux connecteurs USB précédents ou au port Lightning d’Apple.

Au-delà de sa forme, l’USB-C permet des vitesses de transfert de données élevées ainsi qu’une puissance de charge considérable, pouvant atteindre jusqu’à 240 W dans les configurations les plus récentes. Il a été conçu pour remplacer plusieurs types de connecteurs, allant des anciens ports USB à ceux utilisés pour la vidéo comme le HDMI ou le DisplayPort.

Une connectique déjà largement adoptée

Aujourd’hui, l’USB-C est présent sur une large gamme d’appareils électroniques : smartphones Android, tablettes, ordinateurs portables, consoles de jeu, appareils photo numériques, et même certains moniteurs. Cette adoption généralisée en a fait un véritable standard industriel, promu par des consortiums technologiques tels que l’USB Implementers Forum.

Apple elle-même avait déjà intégré ce connecteur sur plusieurs de ses produits avant l’iPhone : les MacBook depuis 2015, l’iPad Pro depuis 2018, puis l’iPad Air et l’iPad standard. L’iPhone restait donc l’un des rares produits de la marque à faire usage d’un port propriétaire, ce qui créait une dissonance technique et logistique dans l’écosystème Apple.

Chargeur USB-C

Pourquoi Apple a résisté aussi longtemps ?

Le Lightning : une solution propriétaire

Introduit en 2012 avec l’iPhone 5, le connecteur Lightning représentait à l’époque une avancée notable par rapport à l’ancien connecteur à 30 broches. Plus petit, plus robuste et réversible, il répondait aux besoins d’une nouvelle génération d’appareils plus fins et plus performants.

Ce choix technique avait également un intérêt stratégique pour Apple. En développant une connectique propriétaire, la marque s’assurait un contrôle total sur la production d’accessoires compatibles. Ce contrôle se traduisait par une certification obligatoire (le programme MFi, pour Made for iPhone/iPad) imposée aux fabricants tiers, générant ainsi une source de revenus supplémentaire et garantissant une certaine qualité de fabrication.

Un écosystème verrouillé

Au fil des années, le port Lightning est devenu un symbole de l’écosystème fermé d’Apple. Les utilisateurs d’iPhone se voyaient dans l’obligation d’acheter des câbles spécifiques ou des adaptateurs pour connecter leurs appareils à d’autres équipements. Ce fonctionnement pouvait créer des frustrations, notamment lors de déplacements ou de partages de chargeurs avec des utilisateurs d’autres marques.

Par ailleurs, la volonté d’Apple de maintenir une identité technique propre à ses produits a souvent primé sur l’interopérabilité. Bien que le Lightning offrait des performances satisfaisantes, il devenait progressivement obsolète face aux évolutions rapides de l’USB-C, en matière de vitesse de transfert et de puissance de charge.

La vraie raison du passage à l’USB-C : la réglementation européenne

La directive européenne sur les chargeurs universels

En octobre 2022, le Parlement européen a adopté une directive imposant l’utilisation d’un port de charge commun pour une vaste gamme d’appareils électroniques vendus dans l’Union européenne. À partir de décembre 2024, tous les nouveaux smartphones, tablettes, appareils photo, écouteurs, consoles portables et autres petits appareils électroniques devront être équipés d’un port USB-C.

Cette législation vise à simplifier l’expérience des consommateurs, à réduire les coûts liés à l’achat de nouveaux chargeurs et à lutter contre les déchets électroniques. Selon la Commission européenne, les chargeurs jetés ou inutilisés représentent environ 11 000 tonnes de déchets électroniques par an dans l’Union.

Pour Apple, cette décision impliquait une adaptation incontournable. Le maintien du port Lightning sur l’iPhone aurait empêché la commercialisation de futurs modèles en Europe, un marché essentiel pour l’entreprise.

Apple contraint, mais pas nécessairement réticent

Officiellement, Apple a exprimé des réserves sur cette législation lors de son élaboration, arguant que l’imposition d’un standard unique pourrait freiner l’innovation. Toutefois, une fois la directive adoptée, la marque a rapidement intégré cette nouvelle réalité dans sa stratégie produit, notamment en lançant l’iPhone 15 avec un port USB-C dès 2023.

Il est possible de voir dans cette transition une opportunité pour Apple. En harmonisant ses produits autour d’un connecteur unique, l’entreprise simplifie son offre, réduit ses coûts de production et répond à une demande croissante des utilisateurs pour davantage de compatibilité entre leurs appareils.

Un petit pas pour Apple, un grand pas pour la planète

Réduction des déchets électroniques

L’un des objectifs majeurs de la directive européenne imposant l’USB-C est de diminuer l’impact environnemental lié à la multiplication des chargeurs. En standardisant les ports de recharge, les utilisateurs peuvent réutiliser leurs câbles et adaptateurs existants, ce qui limite les achats superflus et les déchets qui en découlent.

Selon les estimations de la Commission européenne, cette mesure permettrait d’économiser près de 250 millions d’euros par an pour les consommateurs et de réduire de plusieurs milliers de tonnes la production annuelle de déchets électroniques. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de transition écologique du secteur numérique.

Apple, en se conformant à cette exigence, contribue donc à une démarche de sobriété technologique. Même si ce changement n’est pas à l’initiative de l’entreprise, il représente un pas vers une consommation plus durable des équipements électroniques.

Une incitation au changement pour les autres marques

Bien qu’Apple ne soit pas la seule entreprise concernée par la réglementation, son influence sur le marché mondial est significative. En adoptant l’USB-C pour son produit phare, elle envoie un signal fort à l’industrie : l’heure est à l’unification des standards et à la compatibilité universelle.

Cela pourrait accélérer l’adoption généralisée de l’USB-C dans les segments où ce n’est pas encore la norme, comme certains accessoires audio ou objets connectés. À terme, cette évolution pourrait faciliter la réparation, le reconditionnement et la réutilisation des équipements, en réduisant la dépendance à des accessoires spécifiques.

Conclusion

Le passage de l’iPhone à l’USB-C marque la fin d’une ère pour Apple, mais aussi le début d’une phase plus ouverte et plus cohérente pour ses utilisateurs. Derrière ce changement technique se cache une évolution plus profonde : celle d’une industrie contrainte de s’adapter aux exigences environnementales et réglementaires contemporaines.

Si cette transition a été en grande partie imposée par la législation européenne, elle répond également à une logique de simplification et d’harmonisation attendue depuis longtemps par les consommateurs. Moins de câbles, plus de compatibilité, une meilleure efficacité énergétique : autant d’arguments en faveur d’un usage plus raisonné de nos équipements numériques.

Ce tournant offre aussi une occasion de revoir notre manière de consommer la technologie. En privilégiant les accessoires durables, les équipements compatibles et les pratiques de réutilisation, il devient possible de limiter notre impact tout en conservant un haut niveau de confort technologique.

Clément Pellier profile picture
Par Clément Pellier
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